Grandir

Montrer le temps qui passe, une certaine idée de la magie du cinéma

5 films du panorama espagnol, qui nous disent, chacun à leur façon, pourquoi et comment grandir.

Las Niñas

de Pilar Palomero

avec Andrea Fandos, Natalia de Molina, Zoe Arnao

Espagne | 2020 | 1h37

Meilleur film, Meilleur nouveau réalisateur, Meilleur scénario original et Meilleure photographie, Goyas 2020

Été 93

de Carla Simón

avec Laia Artigas, Paula Robles, Bruna Cusí

Espagne | 2017 | 1h37

Le sujet, très inspiré de l’enfance de la réalisatrice, annonçait un mélodrame. Mais Carla Simón a choisi une retenue émouvante pour raconter cet été vécu ici par Frida 6 ans : elle quitte Barcelone pour la campagne où elle va vivre chez son oncle et sa tante après la mort de ses parents.
Le film privilégie les sensations de la fillette dans sa découverte de la forêt, dans ses relations conflictuelles ou complices avec sa nouvelle famille, puis dans l’acceptation du deuil et du chagrin. Une mise en scène naturaliste qui met en valeur le jeu exceptionnel des deux enfants. Un film sur l’enfance à hauteur d’enfant. NT.

Meilleur premier film, Berlinale 2017 | Meilleur scénario original et meilleure réalisation, Goyas 2018

En construcción

de José Luis Guerín

documentaire

Espagne | 2001 | 2h05

José Luis Guerín a filmé pendant 18 mois la construction d’un immeuble d’habitation situé sur une place du quartier populaire El Raval aussi nommé Barrio Chino, à Barcelone. On y croise les habitant·es, enfants, femmes, hommes, chats, qui y vivent, travaillent, font leurs courses, vont à l’école et passent devant cet énorme chantier. Mais aussi les ouvriers, maîtres d’œuvres, artisans et plus tard, les futurs acquéreurs. Le film est le temps du chaos et de la reconstruction, avant l’avènement d’un nouvel ordre des choses. On assiste à la vie, simple et passionnante, aux liens qui perdurent, à ceux qui s’inventent, au surgissement du passé lorsqu’est découvert un site archéologique, à ce que ce changement-là fait à la terre et aux humains. AP.

Meilleur film documentaire, Goya 2001

Le Sud

de Víctor Erice

avec Omero Antonutti, Sonsoles Aranguren, Icíar Bollaín

Espagne | 1983 | 1h35

Fin des années 50, nord de l’Espagne. La jeune Estrella est très attachée à son père, curieuse de son rapport au monde et de son passé. Une dizaine d’années après L’Esprit de la ruche, Víctor Erice continue de filmer l’Espagne depuis l’enfance en adaptant un roman d’Adelaida García Morales. Sous sa simplicité, ce film sur la complexité de la démythification libère une grande puissance sensorielle, à l’opposé d’un style outrancier. Comme toujours chez Erice, le franquisme tient davantage du filtre que de la présence directe, le cinéma tient plusieurs rôles et le temps règle les rapports, seule justice qui vaille. PA.

Sélection officielle, Cannes 1983

Le Chemin

de Ana Mariscal

avec José Antonio Mejías, Julia Caba Alba, Ángel Díaz,

Espagne | 1964 | 1h35

Rencontres

Dans ce village ancestral, si banal mais tant aimé, on n’a pas de noms mais seulement des surnoms (le teigneux, le bouseux, la guigne,…).
Quand on y est enfant, on occupe les lieux en multipliant bravades et facéties les plus excessives.
Quand on y est adulte, on assume le labeur des petits métiers avec pour seul horizon le dur chemin de Dieu.
Le père de Daniel rêve pour son fils d’une autre voie.
La caméra d’Ana Mariscal accompagne avec une vitalité communicative l’effervescence du village et nous entraîne dans son univers où la satire souvent hilarante côtoie une émotion subtile face aux drames. JG.

Sélection Cannes Classics 2021

avec Marie-Soledad Rodriguez