Autour d’Almodóvar

Une histoire chaotique

Découvrez une sélection de films qui ont inspiré Almodóvar, le cinéaste cinéphile par excellence.

El Pico

de Eloy de la Iglesia

avec José Luis Manzano, Enrique San Francisco, Jose Manuel Cervino

Espagne | 1983 | 1h50

Inspiré de faits réels, El Pico suit deux amis accros à la drogue. L’un est le fils d’un commandant de la garde civile et l’autre d’un nationaliste basque. Grand succès du cinéma espagnol et du cinéma quinqui, ce drame réaliste vaut : pour l’acteur fétiche d’Eloy de la Iglesia, José Luis Manzano ; pour la représentation d’une époque par ses marginaux, ses figures d’autorité, ses symboles ; parce que le film documente le terrible rendez-vous pris avec la drogue dans les années 80 – entre Panique à Needle Park (1971) et Trainspotting (1996) ; avant tout parce que la jeunesse – ne cherchant plus à faire bonne impression – donne au film son caractère fougueux, sensuel, jusqu’au-boutiste et hypersensible. PA.

Cambio de Sexo (Je veux être femme)

de Vicente Aranda

avec José Luis Manzano, Enrique San Francisco, Jose Manuel Cervino

Espagne | 1983 | 1h50

Une jeune Victoria Abril incarne José Maria, un jeune homme mal dans sa peau qui fera sa mue jusqu’à être la séduisante Maria José.
Un film en avance sur son époque, tant Vicente Aranda prend à bras le corps ce sujet complètement tabou de la transidentité : nous sommes deux ans après la mort de Franco, dans un pays où l’homosexualité est toujours illégale.
Si le film s’inspire d’un fait divers dramatique, Cambio de sexo (Je veux être femme) se veut avant tout un message d’espoir pour toute une jeunesse en quête d’identité. De son interprétation très juste à son écriture sincère, ce film pétillant offre un avant-goût bienvenu de la sulfureuse Movida. NP.

Le Bourreau

de Luis García Berlanga

avec Maria Isbert, Julia Caba Alba, Nino Manfredi

Espagne, Italie | 1963 | 1h27

Rencontres

Un fossoyeur campé par Nino Manfredi s’apprête à devenir bourreau malgré lui suite au départ à la retraite de son beau-père.
Notre personnage, aussi pleutre qu’agaçant, est au centre d’une comédie noire pleine de malice, où Berlanga prend un plaisir certain à critiquer une Espagne engluée dans le franquisme. Les farces qui se succèdent n’épargnent personne, et la mise en scène astucieuse couplée à un scénario soigné font de cette satire, aussi drôle que cruelle, un immanquable rendez-vous de ce festival. NP.

Prix FIPRESCI, Mostra de Venise, 1963

Leçon avec Marcos Uzal + film leçon de cinéma
Retrouvez la traditionnelle Leçon de cinéma de Cinécran, animée cette année par Marcos Uzal, rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma (il était venu il y a déjà deux ans lors de notre édition polonaise). Comptez 1h30 de plaisir et de nouvelles connaissances.

Viridiana

de Luis Buñuel

avec Silvia Pinal, Fernando Rey, Francisco Rabal

Espagne, Mexique | 1961 | 1h31

Après plus de vingt ans d’exil, Luis Buñuel rentra en Espagne, alors encore sous régime franquiste, pour tourner Viridiana et ce, dans la plus grande liberté. Le film n’échappa pas au parfum de scandale caractéristique de son réalisateur puisque, malgré la Palme d’or qu’il reçut en 1961, le Vatican le jugea « sacrilège et blasphématoire ». Au point que l’administration espagnole décida de dénaturaliser le film !
Il conte l’histoire d’une jeune novice dans un couvent qui rend visite, avant de prononcer ses vœux, à son oncle Jaime. Il découvre en elle le sosie de son épouse, morte vingt ans auparavant, le soir de leurs noces. Hypocrisie de l’Église, bourgeoisie suffisante, bestialité populaire… Buñuel n’épargne personne mais signe un grand film. OC.

Palme d’Or, Cannes 1961

Bienvenue mister Marshall (¡Bienvenido Mr Marshall!)

de Luis García Berlanga

avec Lolita Sevilla, Manolo Morán, Jose Isbert

Espagne | 1953 | 1h18

Dans un petit village castillan, des habitant·es s’affairent à préparer de grandes festivités pour des dignitaires américains venus relancer l’économie de l’Espagne.
Une comédie légère où chacun y trouvera son compte que ce soit par la narration malicieuse, l’ironie des situations ou encore ces séquences oniriques qui fonctionnent à merveille. Un film moins frontal et acide que d’autres propositions du réalisateur (comme Le Bourreau aussi présenté lors de nos rencontres), mais qui reste engagé politiquement.
À l’heure où la dépendance européenne envers les États-Unis montre plus que jamais ses limites, Bienvenue Mr Marshall trouve encore aujourd’hui un écho frappant et témoigne de la lucidité de son auteur sur son époque. NP.

Mention spéciale pour le scénario, Cannes 1953

Un Chien andalou + Embrujo

de Luis Buñuel

avec Pierre Batcheff, Simone Mareuil, Salvador Dalí

Espagne, France | 1929 | 16′

Un chien andalou est un film surréaliste et subversif, à l’humour féroce. Il compte aujourd’hui parmi les grands classiques du cinéma mondial. Embrujo est quant à lui moins connu mais ce film musical lui aussi parsemé de touches surréalistes a fait sensation en raison de l’apparition de deux vedettes à l’écran, Lola Flores et Manolo Caracol, mariés à la ville, et de sa portée politique et sexuelle qui suscitera l’indignation de la censure franquiste. OC.


de Carlos Serrano de Osma

avec Lola Flores, Manolo Caracol, Fernando Fernán-Gómez

Espagne | 1948 | 1h20

Un chien andalou est un film surréaliste et subversif, à l’humour féroce. Il compte aujourd’hui parmi les grands classiques du cinéma mondial. Embrujo est quant à lui moins connu mais ce film musical lui aussi parsemé de touches surréalistes a fait sensation en raison de l’apparition de deux vedettes à l’écran, Lola Flores et Manolo Caracol, mariés à la ville, et de sa portée politique et sexuelle qui suscitera l’indignation de la censure franquiste. OC.