Les films proposés par Cinécran 2022

Guérande, un peu de la beauté du monde

de Sophie Averty / France / 2020 / 59 min

1971. Dans les marais salants de Guérande, paysans et néo-ruraux s’unissent afin de s’opposer à un projet de rocade. C’est le début d’une longue lutte où les plus faibles finiront par avoir gain de cause. Par la suite, ils inventeront collectivement un modèle alternatif pour préserver ce lieu magique qui est aussi leur outil de travail.

 L’avis de Cinécran

« La richesse écologique des marais salants, c’est le résultat du travail des hommes« , nous dit l’un des protagonistes du film. La beauté des gestes, le récit d’une lutte pour préserver un territoire voué à la disparition et la transmission intergénérationnelle sont au cœur de ce documentaire très plébiscité cette année.

Projection :

En présence de la réalisatrice :

Chronique de la terre volée

de Marie Dault  / France / 2020 / 91 min

À Caracas, les habitants des bidonvilles peuvent obtenir la propriété de la terre en échange de l’histoire de leur vie dans le quartier. Un décret de Chavez a enclenché l’écriture des « Cartas del barrio », révélant l‘histoire de tout un pan de la capitale.

L’avis de Cinécran

S’organiser, définir les règles de vie communes, rester solidaire face aux incommensurables lourdeurs administratives : le combat sans relâche de cette femme à l’incroyable énergie communicative va vous transporter.

Projection :

En présence de la réalisatrice :

Arvor de 2 à 5

de Corentin Doucet et Corentin Massiot / France / 2021 / 96 min

Demain dès l’aube -enfin, quand il pourra- le cinéma Arvor déménagera ! D’ici là, le chemin est ardu et semé d’embuches. Les deux Corentin ont partagé 3 ans durant le quotidien de ce cinéma Art et essai vieux d’un demi-siècle et sont tombés sous le charme de ce lieu emblématique imprégné d’images. Peuplé d’êtres attachant(e)s, de chats espiègles et d’un chien sonore, Arvor de 2 à 5 convoque les souvenirs d’un monde qui s’efface et projette les rivages d’un autre qui se dessine.

L’avis de Cinécran

A quoi tient l’expérience collective, et en particulier celle du cinéma ? Arvor de 2 à 5 interroge notre besoin de culture, et montre l’extraordinaire énergie nécessaire au maintien d’un monde commun à partir d’œuvres à partager pour le meilleur.

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En présence des réalisateurs :

Tranchées

de Loup Bureau / France / 2022 / 84 min

Une plongée intime dans le quotidien des soldats ukrainiens au coeur du Donbass à la veille de l’invasion russe du mois de février 2022. Loup Bureau, journaliste spécialiste de l’Ukraine, a suivi durant trois mois, à l’intérieur des tranchées, les soldats du 30e bataillon de l’armée ukrainienne qui affrontaient des séparatistes soutenus par la Russie. Véritable expérience de guerre portée à l’écran et récit à hauteur d’homme, le film fait ressortir tout le potentiel cinématographique de ce quotidien vécus par ces combattants. La caméra de Loup Bureau magnifie la vulnérabilité ces hommes et de ces femmes qui doivent à la fois se protéger de la mort mais aussi tenter de recréer une normalité dans l’univers anormal du conflit.

L’avis de Cinécran

Expérience viscérale et immersion au cœur du “théâtre des opérations” : Tranchées nous invite à réfléchir à ce qui nous maintient en vie quand la mort rôde tout près. A ce que la guerre fait de ceux qu’elle cueille, faiseuse et défaiseuse d’hommes. Un regard autrement plus puissant sur la situation en Ukraine.

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En présence du réalisateur :

La Valse des Platanes

de Laurie Pinon et Bertrand Amiot / France / 2021 / 64 min

Le long de la Nationale 10 existe encore un relais routier familial, Les Platanes, un véritable repère de camionneurs. François et Patricia y accueillent, depuis plus de vingt ans, les professionnels de la route. Approchant tous les deux de la retraite, ils cherchent leur futur repreneur.

L’avis de Cinécran

Film tendre, qui suit la vie comme elle va dans un resto routier tenu par un couple pétri de générosité et d’intelligence. Réceptacles de ces vies multiples, on les sent traversés par cette nécessité de faire gîte, sans entraver les vies cassées, les cumuls de fatigue, les humeurs variables…

Projection :

En présence des réalisateurs :

Eclaireuses

de Lydie Wisshaupt-Claudel / Belgique / 2022 / 90 min

À Bruxelles, La Petite École accueille les enfants qui n’ont jamais connu l’école, souvent issu·e·s de l’exil. Marie et Juliette ont créé ce lieu où le temps se construit hors de l’apprentissage classique, où l’on apprend à être ou à redevenir des enfants. Mais cela ne s’élabore qu’au prix d’une déconstruction continue de la pédagogie conventionnelle, et d’un infini dévoue­ment.

L’avis de Cinécran

Eclaireuses est une invitation à la remise en question, que ce soit de notre rapport aux apprentissages, de nos rapports adulte-enfant ou encore des rapports de domination qui se tissent au sein de nos institutions

Projection :

En présence de la réalisatrice :

La nuit qu’on suppose

de Benjamin d’Aoust / Belgique / 2013 / 73 min

«Le monde de l’aveugle n’est pas la nuit qu’on suppose» (Jorge Luis Borges) A quoi ressemble le monde pour ceux qui ne le voient plus, ne le voient pas, ne l’ont jamais vu ? Qu’y-a-t-il dans cette nuit sans fond, ce noir profond que l’on imagine tous ? Privés de vue, Brigitte, Danielle, Hedwige, Bertrand et Saïd, nous parlent de ce monde où l’image est autre, où l’image dépasse ses limites, et où naissent d’autres manières de « voir ».

L’avis de Cinécran

Présenté dans sa version audiodécrite, La Nuit qu’on suppose tente de réunir des mondes a priori irréconciliables : celui des voyants et des non-voyants. Le film pose la question du regard et du lien que nous établissons avec nos sens, le monde et les autres.

Projection :

En présence du réalisateur :

C’était un Québécois en Bretagne, Madame

de Pierre Perrault / Canada / 1977 / 57 min

Hauris Lalancette est un Québécois originaire de l’Abitibi, qui voyage et établit des parallèles surprenants entre deux coins de pays que l’on considère comme démunis et laissés pour compte. Il est aussi question de la recherche des ancêtres et de la nostalgie des vieux métiers qui valaient mieux, aussi bien sur le plan humain que sur le plan technique.

L’avis de Cinécran

Nous avons voulu présenter ce très beau film de Pierre Perrault, grand cinéaste québécois, car il propose un regard plus distancié de l’actualité. Remembrement, perte des connaissances des vieux métiers (celui de sabotier par exemple), transmission des savoirs interculturels : C’était un Québécois en Bretagne, Madame foisonne de vie et nous replonge avec délectation dans le Centre-Bretagne des années 70.

Projection :

En présence d’un intervenant :

Le Facteur humain et L’huile et le fer

(projection couplée de Le Facteur humain et L’huile et le fer)

de Thibault Le Texier  / France / 2011 / 28 min

En 1914, un ingénieur en déplacement pour réorganiser une usine correspond avec sa femme. À mesure qu’il lui décrit les principes du taylorisme, elle s’approprie ces méthodes et les applique à ses tâches quotidiennes. Alors qu’il s’avère très déçu par le taylorisme, sa femme devient une véritable ingénieure domestique.

de Pierre Schlesser  / France / 2021 / 31 min

Dans un petit village de l’Est de la France se répètent quotidiennement les mêmes gestes. Couper du bois, traire une vache, coudre un vêtement, faire sortir un légume de terre… Autant d’actions répétées de génération en génération, de jour en jour jusqu’à l’épuisement des corps. À travers la figure de son père, le narrateur évoque son enfance passée dans ce village et son rapport àcet endroit oùla dévotion au labeur fait le quotidien des habitants.

L’avis de Cinécran

Deux films qui se complètent : l’un revient avec ironie sur les effets du taylorisme sur les corps et les pensées, l’autre sur leur manifestation contemporaine. Ou comment repenser la “valeur travail” aujourd’hui.

Projection :

En présence du réalisateur :

Chaylla

de Clara Teper et Paul Pirritano / France / 2022 / 72 min

Chaylla se bat pour se libérer d’une relation conjugale violente. Sa détermination se confronte à une partie d’elle-même qui es­père toujours possible de faire sa vie avec le père de ses enfants. Ce splendide premier long-métrage porte un éclairage boulever­sant sur les violences faites aux femmes et les difficultés de se frayer son propre chemin vers la justice.

L’avis de Cinécran

Sensible et nécessaire, teinté d’humour et de poésie, Chaylla est un film rare, tourné sur une longue durée pour mieux comprendre et détricoter les mécanismes à l’origine de la violence conjugale, et les stratégies on ne peut plus humaines pour les contourner.

Projection :

En présence du réalisateur :

Projection scolaire à destination des élèves de l’option Cinéma Audiovisuel du Lycée Saint-Paul.

Relaxe

de Audrey Ginestet    / France / 2022 / 92 min

Cela fait dix ans que Manon est inculpée dans «l’affaire Tarnac», accusée avec huit autres personnes d’avoir participé à une entreprise terroriste pour des sabotages sur des lignes TGV. À l’approche du procès, je prends ma caméra et rejoins le groupe de femmes qui aide Manon à préparer sa défense.

L’avis de Cinécran

Quand la machine médiatique s’efface devant la machine judiciaire, les hommes et les femmes sont livré.es à eux/elles-mêmes. Devant l’absence de codes, résister face à l’injustice peut broyer ou au contraire souder. Ce que nous expose ce documentaire limpide, implacable et digne.

Projection :

En présence de la réalisatrice :

Et j’aime à la fureur

de André Bonzel   / France / 2022 / 97 min

Depuis son enfance, le co-réalisateur de C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS collectionne des bobines de films. Grâce à ces instants de vie de cinéastes anonymes et ces traces d’émotions préservées, il reconstitue l’aventure de sa famille. Avec ET J’AIME À LA FUREUR, André Bonzel déclare son amour pour le cinéma. Sur une musique originale de Benjamin Biolay, il raconte une histoire qui pourrait être la nôtre…

L’avis de Cinécran

Très joli film d’un amoureux du cinéma, des images et des gens : tendre, drôle mais aussi profond, Et j’aime à la fureur nous rappelle ce qui nous rassemble. Cet incroyable travail de montage par le co-réalisateur de C’est arrivé près de chez redonne foi en l’humain et on en sort ému.es et heureux.

Projection :

En présence du réalisateur :