Archives Programmation Art et Essai

Jacky au royaume des filles

de Riad Sattouf, avec Vincent Lacoste, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon///France – 2014 – 1h30
En république démocratique et populaire de Bubunne, les femmes ont le pouvoir et font la guerre, les hommes portent le voile et s’occupent du foyer. Comme tous les célibataires, Jacky, 20 ans, rêve d’épouser la colonelle, fille de la dictatrice. Mais quand celle-ci organise un bal pour marier sa fille, la situation lui échappe …
Une fable burlesque audacieuse entre farce et pamphlet.

 

TONNERRE

de Guillaume Brac, avec Vincent Macaigne, Solène Rigot, Bernard Ménez /// France – 2014 – 1h40
Un rocker trop sentimental, une jeune femme indécise, un vieux père fantasque. Dans la petite ville de Tonnerre, les joies de l’amour ne durent qu’un temps. Une disparition aussi soudaine qu’inexpliquée et voici que la passion cède à l’obsession.
Un portrait sensible d’un trentenaire déphasé, excellent Vincent Macaigne, dans une comédie romantique qui bascule dans le film noir.

GOLTZIUS ET LA COMPAGNIE DU PÉLICAN

de Peter Greenaway, avec F.Murray Abraham, Ramsey Nasr, Kate Moran /// Pays-Bas/GB – 2014 – 1h56
Pays-Bas, XVIe siècle. Hendrik Goltzius est un célèbre peintre et graveur d’oeuvres érotiques. Il sollicite le Margrave d’Alsace pour financer l’édition d’un livre avec des histoires et des images de
l’Ancien Testament regroupant des contes érotiques tels celui de Loth et ses filles … Pour le séduire davantage, il lui offre de mettre en scène ces histoires pour sa cour. Un film baroque et théâtral, riche de références artistiques, par le réalisateur de The Pillow Book.

AU BORD DU MONDE

de Claus Drexel /// France – 2014 – 1h38 – Documentaire

Paris, la nuit. C’est ici que vivent Jeni, Wenceslas, Christine, Pascal et les autres. Sans-abris, ils hantent trottoirs, ponts et couloirs du métro, au bord d’un monde où la société ne protège plus. Ils nous font face, ils nous parlent.
Un documentaire d’ombres et de lumières qui rend aux sans-abris leur visibilité. Treize portraits magnifiques d’hommes et de femmes vivant la nuit dans un Paris désertique et fantomatique magistralement filmé.

Rêves d’or

de Diego Quemada-Diez, avec Brandon Lopez, Rodolfo Dominguez, Karen Martinez///Mexique/Espagne – 2013 – 1h48

Originaires du Guatemala, trois adolescents rêvent d’une vie meilleure et tentent de se rendre aux Etats-Unis. Ils sont bientôt rejoints par un Indien du Chiapas. Mais lors de leur périple le long des voies ferrées et sur les trains de marchandises, ils devront affronter une dure et violente réalité…

Un film sans concession inspiré de témoignages de migrants, primé à Cannes.

The lunchbox

de Ritesh Batra, avec Irrfan Khan, Nimrat Kaur, Nawazuddin Siddiqui///Inde – 2013 – 1h42

Ila, une jeune femme délaissée par son mari, se met en quatre pour le reconquérir en lui préparant un savoureux repas qu’elle confie dans une lunchbox à un service de livraison qui dessert les entreprises de Bombay. Mais la lunchbox est remise par erreur à un homme solitaire, proche de la retraite. Ce dernier, comprenant la méprise, y glisse alors un petit mot …

Une délicieuse romance épistolaire toute en finesse, qui dresse un portrait de l’Inde d’aujourd’hui.

C’est un film dans le cadre du Festival Filmissimo

Renseignements. //www.vannes-garenne.cineville.fr

A CIEL OUVERT

Un documentaire de Mariana Otéro /// Belgique/France – sortie le 8 janvier 2014 – 1h50

Alysson observe son corps avec méfiance. Evanne s’étourdit jusqu’à la chute. Amina ne parvient pas à faire sortir les mots de sa bouche. À la frontière franco-belge, existe un lieu hors du commun qui prend en charge ces enfants psychiquement et socialement en difficulté. Jour après jour, les adultes essaient de comprendre l’énigme que représente chacun d’eux et inventent, au cas par cas, sans jamais rien leur imposer, des solutions qui les aideront à vivre apaisés.
Au fil de leurs histoires, A ciel ouvert nous ouvre à leur vision singulière du monde.

Projection en présence de la réalisatrice Mariana Otéro et en partenariat avec l’ACF (Association pour la Cause Freudienne)

https://youtu.be/z0WGYLwJoGs

Le géant égoïste

de Clio Bernard, avec Conner Chapman, Shaun Thomas, Sean Gilder///Grande Bretagne – 2013 – 1h31

Bradford au Nord de l’Angleterre. Deux adolescents, exclus de l’école, travaillent pour un ferrailleur, collectant toutes sortes de matériaux. Arbor, plein de rage en veut toujours plus, son ami Swifty, doux et rêveur, passionné de chevaux prend part à des courses clandestines organisées par le ferrailleur. L’amitié des deux garçons saura-t-elle résister au Géant égoïste ?

Une fable cruelle et poignante dans la veine du cinéma réaliste anglais avec deux jeunes acteurs bouleversants. Primé à Dinard où il a reçu le Grand Prix du Jury et le Prix Coup de Coeur.

Heimat

de Edgar Reitz, avec Jan Dieter Schneider, Antonia Bill, Maximilian Scheidt /// Allemagne – 2013

1842-1844. L’histoire de la famille Simon dont le père est forgeron. Dans les années 1840 en Allemagne, les temps sont durs. Des dizaines de milliers d’Allemands, accablés par les famines, la pauvreté, l’arbitraire des gouvernants, émigrent en Amérique du Sud. Jakob, le fils cadet, pauvre mais instruit, rêve d’un sort meilleur, d’aventure, de dépaysement et de liberté. Il lit tous les livres qu’il peut se procurer, étudie les langues des Indiens d’Amazonie afin de préparer son départ pour le Brésil. Le retour de son frère de service dans l’armée prussienne et le destin en décideront autrement.

Somptueuse chronique en noir et blanc lumineux d’un petit village de Rhénanie au 19e siècle. Le film narre le quotidien d’un peuple déchiré par des aspirations contraires : quitter sa terre natale ou rester près des siens.

https://youtu.be/-aApuWwjjAU

Film en deux parties :

Chronique d’un rêve (partie 1 – 1h47) Voir la bande annonce.

jeudi 2 janvier : 20h30, samedi 4 : 14h, dimanche 5 : 16h15, lundi 6 : 18h15, mardi 7 : 20h30, samedi 11 janvier : 14h, lundi 13 : 14h

L’Exode (partie 2 – 2h08) Voir la bande annonce.

lundi 6 janvier : 13h45, mercredi 8 janvier : 18h, jeudi 9 : 20h30, dimanche 12 : 16h15, lundi 13 : 18h, mardi 14 : 20h30

The Way, la route ensemble

de Emilio Estevez, avec Martin Sheen, Emilio Estevez, Deborah Kara Unger /// Espagne – 2013 – 2h08

 Un médecin américain se rend en France pour retrouver son fils disparu dans un accident de montagne. Il découvre sur place que ce fils qu’il n’a jamais compris avait entrepris le pèlerinage de Compostelle. Il décide alors de prendre le « Camino ». Sur sa route, il croise des pèlerins de toutes nationalités aux caractères bien trempés. D’abord fuyant, il se confie pas à pas, à mesure qu’il fait la route ensemble …

La bataille de Solférino

de Justine Triet, avec Laetitia Dosch, Vincent Macaigne, Arthur Harari /// France – 2013 – 1h34

 6 mai 2012. Laetitia, la trentaine, journaliste télé, doit couvrir les présidentielles rue de Solférino, au siège du PS. Mais débarque son ex-mari pour voir leurs filles. Gamines déchaînées, baby-sitter submergé, amant vaguement incrust, avocat misanthrope, France coupée en deux : c’est dimanche, tout s’emmêle, rien ne va plus.

Au cœur de l’événement, un premier long métrage ébouriffant et surprenant mené avec une énergie folle, fait de tension permanente et d’hystérie collective et conjugale. Très remarqué à Cannes, il a reçu le Prix du Public à Paris Cinéma 2013.

LEVIATHAN

de Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel /// France, USA,GB – 2013 – 1h27 – Documentaire
En embarquant sur un chalutier industriel dans l’Atlantique Nord, les réalisateurs témoignent dans un flot d’images sidérant, de l’affrontement entre l’homme et la mer, la nature et les machines … Tourné à l’aide d’une dizaine de caméras numériques, sanglées aux corps des pêcheurs et des bastingages, gommant tous repères, ce documentaire nous avertit des menaces de la pêche intensive autant qu’il révèle la beauté foudroyante des entrailles de l’océan. Une aventure sensorielle intense et saisissante qui embarque le spectateur et dont le titre renvoie au monstre marin biblique qui hante les profondeurs.

Parole de Bénévole :

Leviathan, c’est la violence de la claque d’une vague qui nous fait perdre le sens de toute orientation. Embarqués avec leurs quelque dix caméras à bord d’un chalutier, les deux réalisateurs de l’allégorie semblent filmer à l’emporte-pièce un maelstrom de points de vue rendu par un ballottement incessant. Un mal de mer au souffle rapide et malaisé qui, au-delà de sa « nausée » pamphlétaire de pêche intensive magistralement sadique, atteint le point du non-retour sublime impressionniste. Un esthétisme steampunk entre Jules Verne et Herman Melville.

Hélène. C

ALABAMA MONROE

de Félix Van Groeningen, avec Johan Heldenbergh, Veerle Baetens, Nell Cattrysse /// Belgique – 2013 – 1h49
Didier et Elise vivent une histoire d’amour passionnée, rythmée par la musique. Lui, joue du banjo dans un groupe de bluegrass country et vénère l’Amérique. Elle, tient un salon de tatouage et chante dans le groupe de Didier. De leur union fusionnelle, naît une fille, Maybelle. Bientôt frappée par la maladie. Filmé sans pathos, porté par une BO superbe et des personnages touchants avec leurs forces et leurs fragilités, un film poignant qui oscille entre passion et rage, désespoir et allégresse.

Parole de bénévole :

Mélo mélodique à la partition théâtrale digne d’un opéra « de la vie », Alabama Monroe se joue quelque part entre la passion et les passions… et ce qu’il en reste après le choc… On en prend plein le cœur, au gré de ces montagnes russes émotionnelles qui nous embarquent avec nos passionnés Elise et Didier, ballottés d’« allegro », « amoroso », à « doloroso » et « morendo » dans la plus américaine des mises en scène belges flamandes, et dans le plus punk des accords de country.

Hélène c

 

ROOM 237

de Rodney Ascher, avec Jay Weidner, Buffy Visick, Scatman Crothers /// USA – 2013 – 1h47 – Documentaire
En 1980, Stanley Kubrick signe Shining qui deviendra un classique du cinéma d’horreur. A la fois admiré et vilipendé, le film plus de trente ans après sa sortie, continue de susciter de nombreuses interroga- tions et se prête à toutes les interprétations. Room 237 propose une relecture du film en donnant la parole à des experts et des fans qui le décryptent et délivrent en voix off des hypothèses étonnantes.

Parole de Bénévole :

Archives feuillues au travail d’iconographie poussé, témoignages aux conjectures antipodiques, découpages et recoupages, voix-off : si on retrouve dans Room 237 les ingrédients du documentaire, son sujet d’analyse autour du classique du cinéma d’horreur « Shining » de Stanley Kubrick ne peut qu’en travestir le genre et sublimer le propos… En poussant l’emblématique porte de la chambre 237 de l’hôtel Overlook déserté, le réalisateur Rodney Ascher rouvre la boîte de Pandore du scénario mythique aux énigmes intactes

Hélène C

J’DEMANDE PAS LA LUNE

de Robert Coudray, avec Laurent Voiturin, Juliette Pinoteau, Maxime Raquin /// France – 2013 – 1h35
Fred est un ancien ingénieur dégringolé dans la galère des rues. Un jour, il décide de retrouver ses racines en Bretagne. Tout en reconstruisant sa maison, un tas de ruines, héritée de son grand père, Fred va reconstruire sa vie. Quant au passé qu’il a tout fait pour fuir, il va le rattraper de manière inattendue … Premier long métrage du poète ferrailleur de Lizio. Réalisé sans aide à la production, une fantastique aventure humaine, le fruit d’une étonnante mobilisation locale, de rencontres et d’amitié.

Parole de bénévole :

« On va plus vite à se démolir qu’à se reconstruire » … Tel est le postulat de « J’demande pas la lune, juste quelques étoiles » porté par son héros Fred, ancien ingénieur, éternel rêveur, qui retrouve en ses terres passées bretonnes la motte d’un nouveau départ après la galère des rues. Une maison à remettre sur pied, ciment d’une vie à réinventer : la symbolique est simple mais efficace, la réalisation touchante. Et si l’onirisme suggéré ne parvient jamais vraiment à ravaler la façade du réalisme, ce premier film n’en demeure pas moins le fantasque porte-drapeau de valeurs humanistes. Une mise en abyme parfaite d’un projet local audacieux et collaboratif !

Hélène C

Les apaches

de Thierry de Peretti, avec François-Joseph Culioli, Aziz El Haddachi, Hamza Meziani /// France – 2013 – 1h22
En Corse, l’été. Pendant que des milliers de touristes envahissent les plages, cinq adolescents de Porto-Vecchio traînent. Un soir, ils pénètrent dans une luxueuse villa inoccupée, y font la fête et repartent le matin avec quelques objets dont deux fusils de collection… A son retour, la propriétaire se plaint à un petit caïd local.
Inspiré d’un fait divers, un film âpre et dérangeant qui dresse un portrait sensible d’une jeunesse désoeuvrée et d’une Corse loin des clichés touristiques.

 Parols de bénévole ;

Cinq adolescents, intrépides squatteurs cambrioleurs d’une nuit estivale dans une luxueuse villa corse, allument la mèche sur une terre farouche et embrasée : la métaphore incendiaire file tout au long de ces quelque 80 minutes… De l’insouciance d’Icare à l’esprit guerrier tribal, Les Apaches souffle le chaud et le froid dans sa représentation, symbolique, des couleurs d’un scénario – « brûlot » qui cristallise une réalité sociale identitaire bien plus sombre sur l’Ile de Beauté.

Hélène C.

La Danza de la Realidad

de Alejandro Jodorowsky, avec Brontis Jodorowsky, Pamela Flores, Jeremias Herskovits /// Chili – 2013 – 2h10
Jodorowsky tente de restituer dans ce film, exercice d’autobiographie imaginaire, l’incroyable aventure et quête que fut sa vie. Né au Chili en 1929 à Tocopilla, où le film est tourné, il fut confronté à une éducation très dure et violente, au sein d’une famille déracinée. A partir de faits et de personnages réels, il réinvente sa famille et crée un monde fantasmé, cru et coloré. Un film original, poétique et surréaliste, drôle et émouvant, par un réalisateur qui est aussi auteur de BD, écrivain, poète…

Parole de bénévole :

Antagonisme rêvé, La Danza de la Realidad est l’œuvre visionnaire d’un réalisateur octogénaire viscéralement obligé à l’autobiographie cathartique. Préface artistique à l’épilogue de vie, le cinéaste chilien Alexandre Jodorowsky y peint sa fresque bigarrée, fabuleusement implacable du moi, enfant, adulte, transcendé en un hyperréalisme onirique et burlesque. Quelque part entre André Breton, Michel Gondry et Pedro Almodovar, il s’accomplit dans une allégorie ultime et sublime où sa caméra met en abyme comme jamais l’esthétisme du point de vue.

 Hélène C.

Tip Top

de Serge Bozon, avec Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain, François Damiens /// France – 2013 – 1h46
Deux inspectrices de la police des polices débarquent dans un commissariat de province pour enquêter sur la mort d’un indic d’origine algérienne. L’une frappe, l’autre mate.
Une comédie policière burlesque et déjantée.

 Parole de bénévole :

Exit la caméra âpre et la testostérone des récents scénarios d’enquête policière ! Tip Top, c’est normalement la descente de deux inspectrices de la police des polices dans un commissariat de province… Un François Damiens en capitaine, et tous les codes du polar français sont alors pris à contre-pied, avec un casting ambidextre qui se joue des mainmises sur les genres de ses acteurs. Isabelle Huppert et Sandrine Kiberlain s’auto-caricaturent en toute dérision et déviances respectives dans leur image « proprette ». Du pur burlesque !

Gare du Nord

de Claire Simon, avec Nicole Garcia, Reda Kateb, François Damiens /// France – 2013 – 1h59

Paris, Gare du Nord, tout peut y arriver, même des trains. Des milliers de vie s’y croisent au milieu d’un mouvement incessant. Ismaël, étudiant en sociologie, rencontre sur un quai Mathilde. Peu à peu, ils tombent amoureux. Ils croisent Sacha à la recherche de sa fille disparue, Joan, agent immobilier qui passe sa vie dans le train. Une fiction émouvante, parfois inquiétante, centrée sur un lieu, la gare du Nord, ceux qui y vivent et ceux qui la traversent, Français, immigrés,voyageurs, fantômes… avec une multitude d’histoires.

Parole de bénévole :

Carrefour des va-et-vient impersonnels par excellence, quai de tous les fantasmes, la cosmopolite Gare du Nord se démystifie sous les plans de son long-métrage éponyme.  Une thèse en sociologie plus tard et ce sont des parcours de quidams qui s’en(tre)raillent. L’horloge tourne mais le temps est suspendu… Ce voyage en 1ère classe pour l’imaginaire rame toutefois sur un scénario souvent sifflé,  celui de l’anonymat de fait ré-humanisé, avec l’improbable histoire d’amour prévisible en bonus Prem’s.  Mais on se laisse embarquer.

Hélène C.

Shokuzaï

De Kiyoshi Kurosawa avec Kyôko Koizumi, Hazuki Kimura, Yû Aoi /// Japonais – 2013 – 1 h 59

Dans la cour d’école d’un paisible village japonais, quatre fillettes sont témoins du meurtre d’Emili, leur camarade de classe. Sous le choc, aucune n’est capable de se souvenir de l’assassin. Asako, la mère d’Emili, désespérée de savoir le coupable en liberté, convie les quatre enfants chez elle pour les mettre en garde : si elles ne se rappellent pas du visage du tueur, elles devront faire pénitence toute leur vie. Quinze ans après, que sont-elles devenues ? Sae et Maki veulent se souvenir.

Parole de bénévole :

De « Celles qui voulaient se souvenir » à « Celles qui voulaient oublier », Kiyoshi Kurosawa cristallise culpabilité et vengeance en une caméra glaciale qui porte la consistance glaçante de cinq portraits féminins. Le jeu, dépouillé, à l’aune du dramatique Nô nippon, se polarise sur la pesanteur du silence, loin du masque de l’abnégation.

Hélène C

 

Just the wind

De Bence Fliegauf avec Katalin Toldi, Gyöngyi Lendvai, Lajos Sárkány /// Hongrois , français – 2013 – 1 h 38

Un village hongrois, aujourd’hui. Mari et ses enfants Anna et Rio, Roms d’origine, subissent sans broncher un quotidien précaire, dans l’espoir d’un jour meilleur, celui où ils vont rejoindre le père, émigré au Canada. Partir, prendre un nouveau départ, loin du racisme crasseux des villageois et…Vivre. Mais en attendant le grand jour, il faut rester vigilant, aux aguets, car mystérieusement au village et dans tout le pays, des familles entières de Roms sont assassinées…

https://youtu.be/8QUbNgPDviU

Parole de bénévole :
Sélectionné dans moult festivals internationaux et doublement primé au festival de Berlin 2012, Just the Wind ne doit pas se justifier comme porte-drapeau d’Amnesty International en une sorte de vérité filmée ou, pire, de compte-rendu manichéen bien-pensant qu’il n’est pas : c’est du vrai cinéma !

Hélène C

Oh Boy

De Jan Ole Gerster, Avec    Tom Schilling, Friederike Kempter, Marc Hosemann /// Allemand – 2013 – 1 h 28

Niko, Berlinois presque trentenaire, éternel étudiant et rêveur incorrigible, s’apprête à vivre les vingt-quatre heures les plus tumultueuses de son existence : sa copine se lasse de ses indécisions, son père lui coupe les vivres et un psychologue le déclare « émotionnellement instable ». Si seulement Niko pouvait se réconforter avec une bonne tasse de café ! Mais là encore, le sort s’acharne contre lui…

https://youtu.be/s9GOvKPAy1g

Parole de bénévole :

Oh Boy, c’est la loi des séries comme préambule à une quête d’identité tragicomique. Quand, en l’espace de 24 heures dans sa ville berlinoise, le « héros » Niko voit les fondements privilégiés de son existence trépasser les uns après les autres, c’est la loi de la relativité qui revêt tout son sens… et la problématique de l’indépendance qui se retrouve au carrefour de ce parcours citadin.

Hélène C